Scénographie

Lors des premiers échanges avec un metteur en scène sur un projet, il y a des mots qui vont glisser sur moi et d’autres qui vont, immédiatement, produire des images.
Quand Adrien Jourdain m’a parlé de Scarpia et du cinéma noir, j’ai tout de suite eu l’image d’un escalier, de graphisme à la Hithckock, de dessins de Grosz, de volume à la Appia. Des lignes tranchées, des traits précis. Des arêtes, beaucoup d’arêtes.Et des possibilités de circulation, de plans successifs, des lointains dans le brouillard.
Connaissant Adrien je savais que nous devions évoquer et non reconstituer. Nous avons eu très vite un dispositif unique et transformable, comme il les aime, à double niveau. Restaient les murs qui se sont inscrits aisément, mobiles, réversibles pour évoquer les trois lieux successifs. Pas de datation possible, pas de références repérables. Cet abus de pouvoir, cette cruauté face à des êtres libres, n’ont hélas pas d’âge.

Je suis dans la même démarche pour les costumes ; cela m’amène à créer, pour le pouvoir, un uniforme identifiable au premier coup d’œil, mais à cheval entre le premier Empire et l’époque mussolinienne. La mode civile sera également difficile à situer. Des robes longues comme elles pouvaient encore l’être à la fin de 14/18, une taille haute de préférence, comme pour l’empire. Le code couleur sera restreint, avec du noir et du rouge pour les uniformes, une large gamme de gris pour le peuple soumis. Les artistes que sont Mario et Tosca, en revanche, afficheront leur liberté de pensée, leur refus des codes et de l’oppression et marqueront une forte opposition au monde rigide de Scarpia.

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